Archives de l’auteur : Marjorie Le Berre

Effet secondaire – ou – « Oh les beaux jours »

Plaçant notre centre de gravité (nommé G) au niveau du bassin, celui-ci peut varier de quelques centimètres selon un axe verticale, celui de notre colonne vertébrale.

Rester statique fait descendre G sous l’effet de sa propre gravité, entrainant ainsi notre corps un peu plus dans la terre. Il passe alors sous un point nommé le point B (Beckett).

Même avec une bonne détente, notre poids et la gravite nous imposent un temps en suspension dans l’air de quelques fractions de secondes, temps que l’on ne peut allonger a l’infini.

C’est pourquoi la houle et la marche compensent ce mouvement descendant en maintenant G au dessus du point B, selon un mouvement oscillatoire. Ce mouvement est comparable aux battements d’ailes d’un colibri.

Ainsi la marche et la houle ont en commun de nous maintenir en suspension.

 

Conclusions transitoires

Je pensais que l’immobilité encrassait, déposait une buée sur les images, brouillait la dynamique de pensée, absorbait l’espace dans le lieu… Elle serait possiblement une mise à température progressive, un point de basculement qui, au contraire, déploierait le lieu dans l’espace.

Je pensais que la mémoire était un jeu de temps superposé au lieu à réactiver par immersion, un passé rendu au futur… Méprise: ne pas confondre mémoire et mélancolie.

rien-a-voir

Aussi en partant de ces deux paramètres, on peut poser plusieurs équations et émettre des hypothèses plus ou moins vérifiables :

(déplacement) X (mélancolie) = recul

(immobilité) X (mélancolie) = tarissement

(immobilité) X (mémoire) = archéologie

(déplacement) X (mémoire) = traversée

Il y a des jours où le cheminement intérieur fait arriver à des conclusions transitoires qui brouillent les pistes et permettent de continuer à se perdre pour assembler de proche en proche les pièces d’un puzzle grandeur nature …

Sunday = Liming

Pratiquer le sport favori de Trinidad&Tobago à savoir le « Liming » qui consiste approximativement à « glander en buvant (beaucoup) », c’est s’immerger de suite dans la typique nonchalance, et ce au coeur du Parc National de Chaguaramas, mais c’est aussi faire le saisissant constat du contraste environnant.

Transition pour éveil des sens

Infini / regard = Echos / ouïe -> silence intérieur -> extension du temps
Effluve / odorat = Texture / toucher = Echange / parole -> vacarme intime -> condensation du temps
Passer de l’océan à la terre permet d’atteindre un état transitoire d’une infini richesse sensorielle…

Mal de terre

Pas assez de bleu, de houle, d’infini, de langoureux ronronnement, trop de verdoyante végétation, de chant d’oiseaux, de rires d’enfants, d’attaques de moustiques, de communication, de vitesse de déplacement…

Complexité de la situation : Pas de pallier de décompression.

C’est certainement ça le mal de terre…

Instantané#16

0°/ Pélicans beiges survolant une mer kaki / Paysage retraité avec filtre de saturation atténuée / Dépressions aquatiques teintées par Sokourov.

180°/ Pipelines / Pétroliers / Sorties d’extraction affleurant le pétrochimique océan / Orgie de tons délavés et rouillés.

90°/ Passerelle liant le navire à cette nouvelle terre d’escale / Mur de civilisation vecteur d’une connexion / Officier joignant l’Europe de l’Est par Skype interposé.

Port of Spain pas si coloré… Quelques points de suspension pour dénouer doucement, le coeur serré, des liens fraichement créés.