0°/ Massives volutes aqueuses reliées à la mer par des milliers de fils gris humides / Arc coloré tracé à travers ces blocs s’appuyant sur une portion d’eau noircie par les impacts.

180°/ Soleil s’amusant avec les rideaux / Diffraction du rayon depuis l’Est / Il s’est levé d’humeur taquine.

90°/ Cumulus à perte de vue / Guirlande de fête foraine / Alternativement accrochés comme un bouquet de ballons remplis à l’hélium, ou flottant, lâchés par un enfant curieux du mouvement du vent.

Cap sur les caraïbes, les couleurs contrastées transforment le paysage en air de jeu.

En considérant qu’un plan passe par un minimum de trois points, que la voie lactée est constituée d’un ensemble indénombrable de points, la voûte céleste devient un plan que l’on nommera PC.
En considérant qu’en milieu obscure la lumière ne peut frapper un objet pour lui conférer son volume,  la surface de la mer se tasse pour ne devenir qu’un plan opaque ici nommé PO.
Ainsi en positionnant le corps parallèlement à PO et PC, il ne devient que la barre de la fraction PC/PO, fraction que l’on peut simplifier à OC : Opaque Céleste qui tend vers l’infini.

La mer passe d’un état à un autre avec une facilité déconcertante par absorption positive. Définitivement thixotrope, elle fait se poser des questions sur les houleux états d’âme.
A quand la synthèse réversible mélancolie ⇄ exaltation? Par conservation de l’énergie dépensée pour passer de l’état A à B, la transformation B à A pourrait s’envisager sans pertes et fracas…

0°/ Quelques poissons prennent leur envol / Tentant la fuite en l’air, sautillant au dessus d’une mer écrasée par la chaleur du soleil / Retombant en toute agilité dans un liquide qui a la faculté de changer de couleur à chaque mouvement.

180°/ Un hublot ouvert sur une cabine nommée « Passenger A » / L’air entre renouveler celui conditionné, insufflé et imposé dans ces quelques m2 / Reflet changeant sur le verre soufflé de sel.

90°/ La couverture abritant les 1143 pages de Y.Moix se débat avec les risées / Impatiente d’une lecture prochaine, elle propose au regard les dernières lignes de cette prose percutante.

L ‘assommante chaleur du vent trouve son équilibre avec la légèreté d’un sourire fraichement esquissé.

0°/ Une avancée de containers cherchant à pénétrer dans le faisceau scintillant / Une lune montante qui nous nargue en prenant la tangente.

180°/ Une voûte étoilée qui reste stoïque face à cette course effrénée / Un radar tournant sur lui-même / Perdant la tête, ile se transforme en gyrophare pour déblayer le passage.

90°/ Deux camais en négatif / Un poste de pilotage rétro-éclairé, une boussole phosphorescente / Ce tiers-temps sera consacré à une fuite en avant.

Flottement nocturne, le cargo glisse sur l’eau pour tenter d’arriver à l’heure au RDV avec la Lune !

0°/ Reflet d’une lumière inactinique dans l’armoire à pharmacie / Evier transformé en bac de rinçage / Pince à épiler pour manipuler le film sensible.

180° / Porte-serviette occupé par un débardeur dégorgeant son eau de rinçage / Rideau de douche beige aux reflets rougis / Tendeur positionné pour accueillir photographies développées.

90° / Bac à douche carrelé détourné en plan de travail / Boîte Tupperware devenue bac de révélation / Sac plastique imperméabilisant un carton récupéré en cuisine comme bac de fixation.

Un jour, un sténopé… 10 jours pour apprendre à sensibiliser sa vue à la luminosité et au cadrage déporté. Exaltante minute de découverte quand se dessine clairement les points de vue longuement contemplés.

0° / 7 monstres vert amende amer / Boyaux calorifugés / Indicateurs de pression, jauges de niveaux électroniques / Aiguilles stabilisées sur une graduation déterminant notre équilibre.

180° / Un Philippin exécute une chorégraphie vouée à laisser propre cette zone submergée / Un trou béant de 4 étages qui laisse entrevoir l’axe de pivot d’une turbine démesurément grande en comparaison avec le bras qui agite le balais.

90° / Le chef ingénieur ukrainien soufflant à l’oreille le fonctionnement de ce qui nous propulse vers la terre / Roulant les r, il laisse entrevoir une poigne de fer pour diriger le propulseur centrée sur l’axe de rotation.

Sous la ligne de flottaison, le mouvement circulaire hurlant se transforme en translation par une chorégraphie mécanique qui nous meut doucement vers l’horizon.

450g de Raspberry Jam / Goodburry
100g de beurre
25cL d’huile d’Olive
1L de 100% ΦΥΣΙΚΟΣ ΧΥΜΟΣ ΜΗΛΟ / Cyprina
1Leite UHT Integral / Betâma
300mL Tomato Ketchup / Heinz
275mL Chilisans with knoflook / Kimball
Poivre noir
50cL de sauce soja salée
25cL liquide non reconnaissable à l’odeur, non étiqueté
500mL de Salad Dressing Thousand Island / Remia
Sel fin
400g de Nutella / Ferrero
350g Pinda Kaas Smevïg en Lekker / PCD
375g Sambal Oelek / Pakama
680g Sweet Sour Gherkins / Vlade
340g pblobl l-uulïkb / lïJ@ (mon clavier ne permet malheureusement qu’une mauvaise écriture du produit ici nommé)

0° / Un hublot est entouré d’un Buren falsifié : vert et blanc – 5mm de large / Au loin une ligne bleue nette qui mange alternativement un peu de ce rectangle clair suivant une période de 5secondes, le temps d’un creux de vague.

180° / Deux Philippins qui oeuvrent en cuisine / Métallique musique sur fond de radio distribuant de la soap anglaise / Des sourires entendus qui marquent le tempo sur ces visages d’une belle rondeur.

90° / Deux assiettes de pancakes celophanées attendant leur officier / Un Ukrainien avalant en quelques minutes tout au plus un mélange lait et pétales rosées d’Original Alpen / Sa cuillère sur le bol donne le La.

La houle rythme les heures passant des bas d’une nausée latente aux Oh d’une profonde exaltation.

0° / Des essuie-glaces en inclinaison inversée / Deux têtes de grues qui pointent vers l’Ouest un point qui n’existe que sur la carte / Des embruns tachent le noir de l’océan comme l’huile non miscible se dépose à la surface de l’eau.

180° / Deux tasses en céramique laiteuse tintent en attendant le Teat Time / Un siège bleu délavé guette une prise de position pour contempler cette ligne d’horizon qui malgré son étendue circulaire ne s’arque pas.

90° / Deux Ukrainiens qui échangent dans une langue qui claque / Blonds, peaux fades, ils se mélangent au blanc grisé du pont du navire / Le contre-jour dessine des silhouettes mi corps – mi ombres / Ils se noient dans l’océan en arrière-plan.

Tout ce soir est lourd d’absence, certainement teinté par des nauséeux hauts le cœur.